Mme Raqui WANE Présidente Commission CNP " Genre, Mixité Professionnelle, Economie Sociale & Solidaire" sur le Projet de réforme de l'ARMP visant à favoriser l’accès des PME femme aux marchés publics
Comment appréciez-vous ce projet de réformes visant à faciliter l’accès aux marchés publics aux petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes ?
Nous applaudissons des deux mains. C’est un projet qui vient à son heure. Pour la première fois en effet, nous avons un projet dans lequel, nous avons une grande confiance, Parce qu’il est initié par l’ARMP. La présentation qui a été faite du projet par le professeur Abdallah Cissé montre bien qu’il y a une analyse approfondie des données et on a également constaté qu’ils sont partis des textes qui étaient là, notamment la loi de 2008 sur les PME. Mais, ce qui est aussi bien, c’est que les femmes sont impliquées. Si cette loi aboutit, elle va corriger des disparités faites à l’endroit des femmes. Cette loi donnera aussi beaucoup plus de chance aux femmes d’accéder aux marchés publics. C’est aussi une bonne chose pour l’économie du pays. Parce que il est clairement établit que les femmes sont très entreprenantes et participent à la constitution du produit intérieur brut. Il faut leur donner la chance de développer leurs business. Cette loi sera donc une grande bouffée d’oxygène si toutefois, elle est votée et appliquée.
Il vous faudra circonscrire le périmètre affecté aux PME femme pour pouvoir mieux bénéficier de cette loi. Comment allez-vous vous y prendre ?
C’est une question importante. Il faudra définir clairement ce qu’est une entreprise féminine. Il y a des idées qui jaillissent. Il y a par exemple des critères selon lesquels, elle doit être une entreprise détenue ou bien contrôlée à 51 % au moins par les femmes. Même si la femme est propriétaire ou bien qu’elle est à la tête de l’entreprise, elle doit en avoir le contrôle aussi. Parce qu’on peut être à la tête sans contrôler. Donc, il y aura des critères pour définir ce qu’est une entreprise féminine, pour que cela soit clair et que nul n’en ignore.
Le besoin de renforcement des capacités des femmes pour être à niveau par rapport à cette nouvelle loi est aussi évoqué, comment l’appréhendez-vous ?
C’est un grand chantier. Il s’agit pour les femmes de faire le plaidoyer pour accéder vraiment aux mêmes chances que les hommes afin de développer leurs affaires. Il y a le renforcement des capacités mais il y a également le financement. C’est des leviers qui sont là et peut être que les femmes ignorent. Mais, il y a des sociétés et des organismes qui financent les femmes. Il y a des banques qui sont là et qui peuvent financer les femmes. Il faut donc que les femmes soient formées, et informées de telle sorte qu’elles puissent savoir qu’elles ont ces possibilités-là. Une fois que ce travail est fait et qu’elles ont des entreprises répondant aux normes établies, il n’y aura pas d’obstacle à ce qu’elles bénéficient de ces financements-là. Je crois que ces réformes n’auront leur impact que quand elles seront accompagnées de possibilités de financement, de possibilités d’accompagner les femmes pour leur faire connaitre leurs droits et leur faire connaitre les procédures. Cet aspect financier même si il n’est pas pris en compte par l’ARMP, ce n’est pas son rôle il est vrai, mais il fait aussi parti de l’accompagnement qu’il faut pour que les femmes puissent vraiment développer leurs sociétés.
Source : RP / challenges économiques par CNP
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