L'étude du Conseil national du patronat (CNP) sur la mixité professionnelle rendue publique, fait état d’une présence minoritaire des femmes dans les entreprises sénégalaises.
‘’Il est principalement noté que seulement 15% des entreprises ont au moins 50% de femmes dans leurs effectifs. Près d’un tiers des entreprises ont un pourcentage de femmes dans leurs effectifs compris entre 10 et 30%’’, indique le CNP dans sa publication ‘’L’œil ouvert’’.
Ce numéro porte sur « La mixité professionnelle et l’accès des femmes aux hautes instances de gouvernance des entreprises ».
L’organisation patronale rappelle que « la mixité professionnelle est la présence de femmes et d’hommes dans un même emploi, une même catégorie professionnelle ou un même métier, sans être forcément paritaire ».
Par convention, la mixité professionnelle est atteinte lorsque les femmes et les hommes représentent une part comprise entre 40% et 60% des effectifs de la branche, du métier, de la catégorie professionnelle ou de l’emploi’’, ajoute-t-elle.
Selon le CNP toujours, « la mixité professionnelle suppose que femmes et hommes puissent accéder à tous les métiers sur la seule base de leurs aptitudes professionnelles ».
Cette étude du CNP a ciblé 123 entreprises, tous secteurs confondus. 100 entreprises ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 81, 3 %. Sur 30 hauts dirigeants d’entreprise ciblés pour un entretien, 20 ont pu être disponibles. Il s’agit de Présidents de Conseil d’administration ou de Directeurs généraux.
L’étude fait état d’une présence plus significative des femmes dans les secteurs du commerce, de la santé, des banques et des assurances.
Selon le document « plusieurs raisons expliquent le pourcentage plus élevé de femmes dans lesdits secteurs par rapport aux autres, notamment des emplois de plus en plus féminisés ou à moindre pénibilité physique’’.
La même source signale que « 42% d’entreprises ont mis en place une politique formalisée de mixité professionnelle ».
L’étude note également que « le degré de mixité professionnelle dans les entreprises s’avère beaucoup plus faible pour les postes techniques que les autres ».
« La mixité professionnelle est davantage constatée dans les postes administratifs (45%), suivie des postes de direction (24%) et des postes commerciaux (21%). Les postes techniques (10%) sont les moins concernés », indique la publication.
Elle signale que « les justifications données par les entreprises expliquent ce faible pourcentage dans les postes techniques par le niveau de pénibilité physique et/ou l’exigence de disponibilité travail de nuit, éloignement du foyer conjugal ».
L’étude relève que « dans les secteurs tels que les transports (portuaires, aéroportuaires.), l’industrie ou les BTP, les postes administratifs sont largement les plus concernés par l’instauration de la mixité professionnelle ».
Selon le document, « il apparait aussi que dans des secteurs tels que le Numérique et les Télécommunications ou les services financiers et assurances, où pourtant le degré de pénibilité physique est perçu comme plus faible, les postes techniques ne bénéficient pas assez de l’instauration de la politique de mixité ».
L’étude constate que « la conciliation vie privée – vie professionnelle et le manque de compétences féminines qualifiées sont les principales difficultés dans la mise en œuvre de la politique de mixité professionnelle ».
En effet, souligne-t-elle, « il s’agit des deux principales difficultés déclarées par les entreprises, précisant pour 40% d’entre- elles la conciliation vie privée- vie professionnelle, et pour 37% le manque de personnel féminin qualifié à même de satisfaire les exigences professionnelles ».
Selon le document, « il est aussi constaté qu’en fonction des différents secteurs d’activités, le classement dans la perception des deux principales difficultés n’est pas la même ».
Ainsi, dans les secteurs à forte pénibilité physique, à savoir les transports portuaires/aéroportuaires, l’industrie et le BTP, « c’est le manque de personnel qualifié qui est souligné ».
Concernant les secteurs à faible pénibilité physique, comme le numérique et télécoms, les services financiers et les assurances, « l’accent est plutôt mis sur la conciliation vie privée–vie professionnelle ».
L’étude relève que « 58% des entreprises, soit la majorité, n’ont pas mis en place une politique de promotion de la mixité professionnelle ».
Elle souligne que « la principale raison de l’absence d’une politique de mixité professionnelle est qu’elle n’est tout simplement pas nécessaire pour 54% des entreprises ».
« Les autres raisons évoquées sont le fait de l’inexistence d’enjeux à impact réel (10%), de résistances sociales et culturelles (10%), et de l’inadaptation de certains postes aux femmes (10%) », lit-on dans le document qui évoque également le manque de personnel féminin qualifié justifié que par 2% des entreprises.
Source : RP APS par CNP/Com
Powered by Froala Editor
Powered by Froala Editor